Bianca

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Histoire de corps

PROPOS RECUEILLIS PAR GABRIELLE LISA COLLARD

«Chaque fois que je vois un des membres de ma famille proche, il trouve une quelconque façon de me dire que je suis grosse. Avant, ça m’affectait beaucoup. Ça venait me chercher en dedans, ça m’enrageait, ça m’attristait, ça me poussait à me questionner.

Mais il y a quelques mois, je crois que c’était sur le blogue Dix Octobre, j’ai lu un article qui expliquait que le mot grosse est simplement un adjectif pour décrire un type de corps. Que la connotation négative que beaucoup de gens y attribuent, en fait, n’est rien de plus que ça; une connotation. Prendre conscience de ça m’a enlevé un poids de sur les épaules; un poids que je ne pensais même pas avoir.

Depuis, quand ce membre de ma famille me dit que je suis grosse, je souris et passe à autre chose. Parce que pour moi, c’est juste rendu un adjectif qui me décrit, tout simplement. Ce n’est plus une insulte.»

 

Bianca, 25 ans

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Manger ses émotions

Manger ses émotions

Manger ses émotions

PAR DRE STÉPHANIE LÉONARD

On s’est tous déjà récompensé avec une gâterie après un gros examen. On a même sans doute déjà mangé la crème glacée à même le pot pendant une déprime… Un jour ou l’autre, on a recours à la nourriture pour se remonter le moral. Manger est une source de plaisir qui nous permet de partager des moments heureux. Il ne faut pas culpabiliser avec ça! Le problème survient lorsqu’on l’utilise pour s’engourdir ou se distraire face à des émotions difficiles à gérer.

Des émotions au frigo

Lorsqu’on mange dans le but d’apaiser nos émotions, on consomme des aliments en réaction à nos feelings (positifs ou négatifs) au lieu de combler une faim réelle; d’où l’origine de l’expression (que je n’aime pas particulièrement) «manger ses émotions». On cherche à se réconforter, s’engourdir et combler un vide intérieur. Les aliments de prédilection sont habituellement sucrés, salés ou gras. J’ai rarement entendu parler de quelqu’un qui se réconforte d’une peine d’amour en mangeant des crudités!

Les conséquences d’utiliser la nourriture pour gérer ses émotions

Notre corps est bien fait; il est doté de signaux de faim et de satiété afin de répondre à nos besoins nutritionnels et énergétiques. Cependant, pour garder ces signaux intacts, on doit les respecter en cessant de manger lorsqu’on se sent rassasié. Quand on les ignore pour réagir à l’émotion qui se présente, on mange, qu’on ait faim ou non. Les signaux de faim et de satiété ne fonctionnent plus comme ils devraient; ils sont envoyés un peu n’importe quand et n’importe comment, désormais incapables de nous envoyer les bons messages. La bonne nouvelle? Ils redeviennent pleinement fonctionnels quand notre relation avec notre alimentation devient moins émotionnelle.

Le petit guide pour décider si on a vraiment faim ou non

  • On s’assure de manger suffisamment, adéquatement et régulièrement.
    • Comme ça, on fournit à son corps ce dont il a besoin pour fonctionner le mieux possible et se sentir en pleine possession de ses moyens. On évite ainsi d’être affamé et d’avoir des rages alimentaires.
  • On prend conscience des situations qui nous poussent à manger.
    • Si on soupçonne qu’une émotion est responsable de notre faim soudaine, on prend le temps d’identifier les situations (le soir, par exemple), les émotions (le stress, l’ennui) et les aliments (fast food, sucreries) qui déclenchent les prises alimentaires. Une façon simple de s’y prendre est de tenir un journal pendant une semaine, où on note ce qu’on mange, l’heure, le contexte et les émotions ressenties.
  • On prend de nouvelles habitudes saines pour gérer nos émotions, comme mettre des mots sur ce qu’on ressent, parler à un ami(e) quand on se sent vulnérable et pratiquer une activité qui nous détend.

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Est-ce que minceur = bonheur?

Est-ce que minceur = bonheur?

Est-ce que minceur = bonheur?

PAR DRE STÉPHANIE LÉONARD

Pourquoi est-on persuadé qu’on serait plus heureux si on perdait du poids? Ce n’est pas de notre faute: l’association entre minceur et bonheur est entretenue (même renforcée) par la société. La minceur est devenue le critère de beauté et de performance par excellence. Peu importe notre âge, on est bombardé de messages qui associent (à tort!) la perte de poids au succès. Ce n’est donc pas étonnant que minceur rime avec bonheur dans notre esprit.

Il est vrai que perdre du poids peut créer un sentiment de bien-être temporaire. Le problème là-dedans? Cette émotion ne rend pas heureux à long terme. Il n’existe pas de raccourci magique pour être heureux: il faut cesser de se changer pour correspondre à des standards externes et plutôt s’accepter comme on est.

Bon, d’accord, il existe un sentiment d’euphorie lié à la perte de poids; on l’appelle même la «lune de miel». Mais ce «buzz» est passager, car dans 95 % des cas, on reprend tout le poids perdu dans les cinq années suivantes. Il faut réaliser que la perte de poids ne change pas qui l’on est. Nos peurs, nos difficultés et nos défauts sont toujours là, cachés sous cette fausse impression d’estime de soi et de contrôle procurée par notre nouvelle apparence. Tu as du mal à y croire? Des données récentes récoltées sur une période de quatre ans révèlent que les personnes ayant subi une perte de poids sont plus malheureuses et présentent plus de symptômes de dépression que les personnes n’ayant pas perdu de poids.

La vérité pure et dure, c’est que perdre du poids ne rend pas plus heureux. Ce qui contribue au bonheur, c’est de respecter son apparence physique et son identité propre: bien se connaître en prenant conscience de nos forces et de nos faiblesses, faire des choix de vie qui nous ressemblent (et non pour plaire aux autres) et s’entourer de personnes avec qui l’on se sent bien.

On se laisse sur un petit exercice: pense à un moment où tu t’es senti(e) heureux(se). Si tu devais décrire ce moment, parlerais-tu d’un chiffre sur un pèse-personne ou des émotions ressenties, de l’endroit où tu te trouvais et des personnes qui t’entouraient?

 

Jackson, S.E. et al. (2014). Psychological changes following weight loss in overweight and obese adults : a prospective cohort study. Plos One, vol.9(8), pp.e104552.

Ogden, Jane. (2010). The Psychology of Eating. From Healthy to Disordered Behavior, Second Edition. West Sussex : Wiley-Blackwell Press.

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