Est-ce que minceur = bonheur?

Textes

Mar 26, 2019

PAR DRE STÉPHANIE LÉONARD

Pourquoi est-on persuadé qu’on serait plus heureux si on perdait du poids? Ce n’est pas de notre faute: l’association entre minceur et bonheur est entretenue (même renforcée) par la société. La minceur est devenue le critère de beauté et de performance par excellence. Peu importe notre âge, on est bombardé de messages qui associent (à tort!) la perte de poids au succès. Ce n’est donc pas étonnant que minceur rime avec bonheur dans notre esprit.

Il est vrai que perdre du poids peut créer un sentiment de bien-être temporaire. Le problème là-dedans? Cette émotion ne rend pas heureux à long terme. Il n’existe pas de raccourci magique pour être heureux: il faut cesser de se changer pour correspondre à des standards externes et plutôt s’accepter comme on est.

Bon, d’accord, il existe un sentiment d’euphorie lié à la perte de poids; on l’appelle même la «lune de miel». Mais ce «buzz» est passager, car dans 95 % des cas, on reprend tout le poids perdu dans les cinq années suivantes. Il faut réaliser que la perte de poids ne change pas qui l’on est. Nos peurs, nos difficultés et nos défauts sont toujours là, cachés sous cette fausse impression d’estime de soi et de contrôle procurée par notre nouvelle apparence. Tu as du mal à y croire? Des données récentes récoltées sur une période de quatre ans révèlent que les personnes ayant subi une perte de poids sont plus malheureuses et présentent plus de symptômes de dépression que les personnes n’ayant pas perdu de poids.

La vérité pure et dure, c’est que perdre du poids ne rend pas plus heureux. Ce qui contribue au bonheur, c’est de respecter son apparence physique et son identité propre: bien se connaître en prenant conscience de nos forces et de nos faiblesses, faire des choix de vie qui nous ressemblent (et non pour plaire aux autres) et s’entourer de personnes avec qui l’on se sent bien.

On se laisse sur un petit exercice: pense à un moment où tu t’es senti(e) heureux(se). Si tu devais décrire ce moment, parlerais-tu d’un chiffre sur un pèse-personne ou des émotions ressenties, de l’endroit où tu te trouvais et des personnes qui t’entouraient?

 

Jackson, S.E. et al. (2014). Psychological changes following weight loss in overweight and obese adults : a prospective cohort study. Plos One, vol.9(8), pp.e104552.

Ogden, Jane. (2010). The Psychology of Eating. From Healthy to Disordered Behavior, Second Edition. West Sussex : Wiley-Blackwell Press.

.

À PROPOS       BESOIN D'AIDE       CONTACT      DEVENIR MEMBRE        POLITIQUE

Share This