Pour ne pas capoter avec l’été!

Pour ne pas capoter avec l’été!

On en jase...

Pour ne pas capoter avec l’été!

PAR DRE STÉPHANIE LÉONARD

Il fait beau, il fait chaud… mais pour certains, l’été n’est pas une partie de plaisir. Pour plusieurs jeunes, filles et garçons, la saison chaude est synonyme de stress et d’inconfort par rapport à leur corps.

Quand le mercure monte, on passe aux shorts, aux jupes, aux maillots de bain et aux camisoles, qui dévoilent davantage le corps. Quand on est mal dans sa peau, ces vêtements sont une vraie torture. Chaque matin, lorsque vient le temps de s’habiller, c’est le casse-tête pour trouver quelque chose de léger (question de ne pas suer à grosses gouttes!), mais qui cache nos complexes.

En Amérique du Nord, c’est 60 milliards de dollars qui sont dépensés annuellement pour encourager l’industrie du régime. Même que certaines études démontrent que 25 % des fillettes de huit et neuf ans n’aiment pas leur apparence. Pire encore, chez nos ados québécois, c’est jusqu’à 40 % des filles et 34 % des garçons qui n’aiment pas leur corps. C’est près de la moitié!

D’où viennent ces complexes si répandus? Hum, voyons voir… Peut-être de la fameuse culture du « bikini body », véhiculée par les publicités qui dictent comment préparer notre corps à l’été! Bronzage, plans d’entraînement, régimes et autres solutions de rechange; tous les moyens sont bons pour avoir un ventre plat sur le bord de la piscine. Mais ce qu’on oublie dans tout ça, c’est que le corps n’est pas aussi malléable. Comme si on pouvait le modifier aussi rapidement pour se conformer à un modèle unique, qui, disons-le franchement, est « photoshoppé » la plupart du temps!

Tous les corps sont différents et ils le seront toujours; autant en bikini qu’en suit de Ski-doo! Même que lorsqu’on y pense, pour avoir un « bikini body », on n’a besoin que de deux choses; un bikini et un body. Aussi simple que ça! 

 

Pour en finir avec les complexes

Ça demande du temps et du travail, mais ça en vaut le coup! Voici un petit guide pour apprendre à s’aimer cet été :

 

Étape 1 – Comprendre la logique

C’est tout à fait normal d’avoir une silhouette, un poids et une morphologie différents des autres! La forme de notre corps, la couleur de nos yeux et de nos cheveux sont des traits définis, entre autres, par nos gènes, notre âge et nos hormones. Ça ne fait donc aucun sens de vouloir tous ressembler à un seul type de corps. Poser des gestes pour modifier son corps selon un standard unique est un piège, parce qu’il s’agit d’un objectif inatteignable. Il faut cesser de vouloir changer qui l’on est, et plutôt travailler à célébrer toutes les choses qui font en sorte qu’on est unique.

 

Étape 2 – Changer notre discours intérieur 

Le fait de se critiquer continuellement joue beaucoup sur notre confiance. Ça ne veut pas dire qu’on se trouve toujours parfait; ça veut plutôt dire qu’on s’accepte comme on est, en accordant moins d’importance à nos petites imperfections. Concrètement, ça signifie aussi de « s’autocomplimenter » en prenant le temps de remarquer ce qu’on aime chez soi. Un bon truc pour commencer est de nommer trois aspects de soi qu’on a aimé durant la journée avant de s’endormir. Ça ne prend que quelques minutes et ça fait un bien fou!

 

Étape 3 – Arrêter de se comparer

Il y aura toujours une personne qui paraîtra mieux, plus jolie, plus « parfaite » que nous. En plus, les comparaisons qu’on fait sont très souvent biaisées ou peu fiables. Si, par exemple, on est complexée par le fait d’être trop petite, on va seulement remarquer les filles qui sont plus grandes que nous. C’est notre perception qui nous joue des tours!

 

Étape 4 – Rejeter les stéréotypes

 Le but est non seulement de s’aimer tel qu’on est physiquement, mais surtout d’être en mesure de se valoriser au-delà de l’apparence. Au-delà de la silhouette, de la grosseur de son ventre et de la forme de son nez, il y a tous les autres aspects qui font de nous une personne unique : la personnalité, les forces, et oui… les imperfections!

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Jordan

Jordan

Histoire de corps

PROPOS RECUEILLIS PAR GABRIELLE LISA COLLARD

«Quand je pense à ma relation avec mon corps, je ne peux m’imaginer autre chose qu’une cage qui m’a empêchée de déployer mes ailes et d’être libre pendant trop longtemps. D’aussi loin que je me souvienne, ayant été l’enfant rond du groupe et de la fratrie, j’ai toujours été complexé par mon poids. J’ai rapidement appris à détester mon corps et à vouloir le changer pour entrer dans la norme esthétique. À vouloir «fitter» pour être aimé. Ayant subi plusieurs chirurgies esthétiques très tôt dans ma vie, j’ai fini par toucher le fond. Mon dédain de mon apparence avait pris le dessus sur moi. Mes rêves professionnels étaient sur la glace, ma vie amoureuse et sexuelle anémique, mes relations sociales envenimées par mon manque d’estime de moi… J’avais jeté l’éponge.

Cependant, à la fin de ma vingtaine, j’ai fait la rencontre de la Dre Stéphanie Léonard, l’instigatrice de Bien Avec Mon Corps. Elle m’a fait comprendre que j’étais malade et que cette maladie, et la distorsion de mon image corporelle qui en découlait, s’appelait l’hyperphagie. Enfin, on avait trouvé la clé de cette cage qui me gardait isolé du bonheur depuis si longtemps! Il ne me restait qu’à l’ouvrir et à sauter, ce qui semblait simple, mais qui s’est avéré être la chose la plus terrifiante que j’ai vécue. Durant plusieurs années, j’ai consulté (psychologue et thérapie chez ANEB) et appris à comprendre ce que je vivais, pourquoi je le vivais et surtout, à me pardonner.

Le pardon. C’était donc ça, le nom de cette clé que je cherchais depuis toujours.

J’ai appris à accepter ce corps que j’ai tant malmené, à honorer son histoire unique et, surtout, à le remercier de m’avoir permis de me rendre si loin avec lui. Rien n’est acquis. Bien que j’aie fait beaucoup de chemin, mon image corporelle, en plein apogée des réseaux sociaux, est constamment mise à l’épreuve. Et oui, parfois, je m’égare. Mon trouble alimentaire, dont je me considère aujourd’hui en rémission, revient parfois me hanter quand je suis vulnérable. Maintenant, j’ai les outils pour comprendre et traverser ce nuage gris avec la tête haute.

Maintenant que je me suis échappé de cette cage, je respire à pleins poumons, je réalise mon plein potentiel, j’aime et je suis aimé et, surtout, je carbure à la positivité et aux rêves. J’ai développé de l’empathie envers moi-même et les autres et j’ai appris à être indulgent et reconnaissant envers la vie. Je suis fier de ce que j’ai accompli et même si je suis conscient que toute ma vie se trouveront certains nids de poule sur ma route, je sais maintenant garder les mains sur le volant.»

Jordan Dupuis, 36 ans

Animateur et chroniqueur

@dupuisjordan

 

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Quoi regarder – et éviter – sur Netflix pour se sentir mieux dans sa peau

Quoi regarder – et éviter – sur Netflix pour se sentir mieux dans sa peau

On en jase...

Quoi regarder – et éviter – sur Netflix pour se sentir mieux dans sa peau

Par Joanie Pietracupa

 

De Dumplin’ à Insatiable, quatre films et séries télé à dévorer sans tarder ou à éviter à tout prix pour se sentir beau et bien dans son corps. 

À REGARDER:

Dumplin’

@dumplin.movie

C’est quoi? Une comédie musicale racontant l’histoire de Rosie (Danielle MacDonald), surnommée Dumplin’ par sa mère, ex-miss de beauté (Jennifer Aniston), une grande (et grosse) fan de Dolly Parton, décidant de s’inscrire au concours de beauté organisé par sa mère afin de défier cette dernière et de rappeler qu’on est tous magnifiques à notre manière.

Ce qu’on aime? Dumplin’, c’est un peu le festival du body positivity. Impossible de ne pas sourire et même verser quelques larmes de bonheur en voyant Rosie parader aussi fièrement avec ses amies lors du concours. Du grand beau et bon.

 

Orange Is The New Black

@oitnb

C’est quoi? Qui ne connaît pas la populaire série Netflix-ienne montrant les déboires de Piper, une jeune femme blanche, mince et éduquée, qui est arrêtée par la police puis incarcérée? On vous met au défi de ne pas tomber sous le charme de ses camarades de prison, toutes plus uniques les unes que les autres!

Ce qu’on aime? Les nombreux personnages sont représentatifs de la société actuelle: les ethnies, silhouettes, genres, préférences sexuelles, milieux de vie et bagages culturels se mêlent et s’entrechoquent. Et le plus merveilleux dans tout ça, c’est que chaque femme a sa propre voix, ses passions, ses désirs, ses buts, et qu’ils n’ont absolument aucun lien avec leur enveloppe corporelle. Amen!

 

À ÉVITER:

Insatiable

@insatiable

C’est quoi? Cette série télé pour le moins problématique relate l’histoire de Patty, une jeune femme intimidée par ses pairs d’école à cause de son apparence physique, jusqu’à ce qu’elle perde beaucoup de poids à la suite d’un coup violent au visage qui l’empêche de manger des aliments solides pendant plusieurs semaines. Elle décide alors de se venger de ses ennemis.

Ce qu’on n’aime pas? En plus de faire l’apologie de la minceur, certains épisodes montrent de grands excès de violence envers les personnes en surpoids. C’est aussi déplorable que choquant, triste et pour le moins fâchant. Ce n’est pas pour rien qu’une pétition a été lancée pour demander sa déprogrammation de Netflix!

 

This Is Us

@nbcthisisus

C’est quoi? Oui, on adore cette série américaine mettant en vedette le plus que parfait couple à l’écran Mandy Moore et Milo Ventimiglia autant que vous. C’est touchant à l’extrême (on vous met à l’épreuve de ne pas vider une boîte de Kleenex en écoutant un seul épisode!), tendre et familial.
Ce qu’on n’aime pas?
Le point négatif de This Is Us? Kate, l’un des triplets du célèbre couple formé par Mandy et Milo, est littéralement ob-sé-dée par son poids. Tout ce qu’elle fait est en lien avec son obésité: elle en parle constamment, cherche toujours à perdre du poids, se regarde en pleurant dans le miroir, se laisse des Post-It dans le frigo disant «Ne mange pas ça»… C’en est non seulement fatiguant, mais il s’agit d’un comportement maladif à proscrire au plus vite. Allez, Kate, t’es belle et t’as la famille la plus magique au monde! Souris!

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Catherine

Catherine

Histoire de corps

PROPOS RECUEILLIS PAR GABRIELLE LISA COLLARD

« J’ai tout juste 20 ans et je suis fière de dire que j’aime et que j’accepte mon corps depuis un peu plus d’un an. 

Je me souviens que dès l’enfance, jusqu’à mon entrée dans le monde adulte, j’ai été déçue par mon corps. J’ai toujours été légèrement en surpoids, mais vraiment pas tant que ça. J’ai toujours été complexée par mes poils. J’ai toujours détesté mon ventre et tous les endroits un peu mous sur mon corps.

Ma libération de ce mal-être a commencé petit à petit. Le déclencheur fut mon introduction aux mouvements féministes et body positive. J’ai commencé à me raser moins souvent quand ce n’était pas l’été: les jambes, les aisselles, le pubis. Juste cette petite étape-là, aussi insignifiante qu’elle puisse paraître, m’a tellement fait du bien! C’est comme si je commençais à être capable d’envoyer chier toute cette culture qui m’imposait des normes qui ne me rendaient pas bien avec moi-même. Puis, j’ai commencé à laisser de côté le soutien-gorge, jusqu’à presque plus n’en porter. Je me rasais moins pendant l’été et j’exhibais fièrement des jambes poilues en portant des robes cutes.

Malgré cette libération du poil et des seins, il me restait un grand inconfort à apprivoiser: la petite couche de gras qui recouvrait tout mon corps. Ce bout-là a été pas mal plus long. J’ai introduit le sport et les aliments moins transformés dans ma vie. Mon but n’était pas de perdre du poids, mais d’être en meilleure santé et de me sentir mieux. Tranquillement, j’ai apprivoisé mon corps. J’étais capable de porter des vêtements un peu plus serrés et d’aller à la plage avec des ami(e)s sans ressentir le besoin couvrir mon ventre. Et un peu plus tard, je suis devenue vegan et plus active sexuellement. Me découvrir sexuellement, je crois que c’est l’étape qui m’a le plus aidée à m’aimer. 

J’ai de la difficulté à comprendre entièrement ce qui s’est passé, mais j’attribue cela à la croissance personnelle. Maintenant, quand je me regarde nue dans le miroir, je vois mon p’tit bedon, pis je l’aime. Quand je suis assise, je vois mon petit bourrelet de bas de ventre et je ne ressens pas le besoin de le cacher. Quand je suis nue devant quelqu’un, je suis fière de montrer mon corps.

Je suis tellement contente de me sentir mieux avec moi-même. Je m’aime. Je suis belle. Même que je suis très belle. Certaines journées sont plus difficiles que d’autres, mais en général, je peux dire que je m’aime quand même beaucoup. »

Catherine, 20 ans

 

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Rébéka

Rébéka

Histoire de corps

PROPOS RECUEILLIS PAR GABRIELLE LISA COLLARD

«Toute ma vie, j’ai été cette fille un peu plus potelée. Il y en avait une dans chaque classe, dans chaque école. Cette fille qui courait toujours moins vite en éducation physique, qui ne recevait que les prix de participation. Être cette fille-là, c’est parfois pénible. J’ai grandi en étant cette fille et je le suis encore. J’ai toujours détesté ce que je voyais dans le miroir. Toutes ces années à être mal dans ma peau, à avoir honte en sortant de chez moi, à avoir envie d’être quelqu’un d’autre. À mettre du linge que je n’aimais pas sur un corps que je n’aimais pas. J’ai longtemps détesté tout de moi.

Mais récemment, j’ai décidé d’être moi. Finalement, à 16 ans, j’ai choisi d’être heureuse. Je m’habille et je me coiffe comme j’aime. Avant, je me disais que je devais être comme tout le monde, côté style, puisque comme j’étais déjà grosse, je ne pouvais pas me permettre d’avoir un look différent. J’avais tellement tort. Si j’avais su qu’être heureuse était un sentiment aussi génial, j’aurais été moi-même plus tôt. Aujourd’hui, je suis fière de dire que je m’aime et que je me trouve magnifique malgré tout. Je sais que c’est difficile, mais avec de la persévérance et de la force, tout le monde peut s’aimer. Les filles, vous n’avez AUCUNE raison de vous détester, vous êtes toutes magnifiques à votre façon. Ne soyez jamais gênées d’être qui vous êtes. Aimez-vous, ça fait du bien à l’âme. »

Rébéka, 16 ans

 

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