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La différence entre ton(ta) meilleur(e) ami(e) et tes autres amis(es)
Il y a des amis qui sont là pour la vie et les autres, qui ne sont que de passage. Certains signes ne mentent pas!
1. Il(elle) appelle tes parents papa et maman, plutôt que monsieur et madame.
2. Il(elle) possède plein de photos compromettantes de toi dans son cell.
3. Il(elle) t’emprunte des vêtements et oublie qu’ils t’appartiennent.
4. Il(elle) entre chez toi sans cogner.
5. Il(elle) se sert dans ton garde-manger, sans demander la permission.
6. Il(elle) t’a déjà vu pleurer.
7. Il(elle) est le(la) seul(e) à connaître tes expressions bizarres… et à les utiliser.
PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE-EVE DUSABLON
«Je me nomme Camille Chai, j’ai 32 ans, j’habite actuellement sur la Rive-Sud de Montréal. Je suis animatrice, conférencière, j’ai aussi été athlète paralympique en escrime en fauteuil roulant…Et surtout, je suis née sans bras ni jambe gauche, et tu sais, c’est une fierté pour moi de l’être et de le mentionner aussi rapidement.
Je suis l’aînée de trois enfants. Ma malformation a été une véritable surprise pour ma famille, mes parents en premier. Quand ma mère était enceinte, elle a fait une seule échographie, et celle-ci a révélé seulement mon côté droit en raison de ma position. La vie a donc décidé que ce moment révélateur de bonnes ou de mauvaises nouvelles allaient se dérouler autrement. Pour moi, cet instant a rendu mon histoire d’autant plus intéressante.
Je suis cette personne, qui est née sans bras ni jambe gauche. Pour vous donner une idée, la partie que l’on retrouve habituellement du genou au pied arrive, dans mon cas, à ma hanche. Je n’ai donc pas de fémur, et au bout de cette jambe se trouve un petit pied avec quatre orteils. C’est une drôle de bestiole avec une drôle de forme, mais celle-ci m’est extrêmement utile. Je l’utilise comme ma main gauche. Je fais du tricot, je joue aux cartes, etc.
C’est quelque part dans mon enfance que cette histoire est devenue mienne. Je dirais au moment où j’ai réalisé que j’étais différente dans le regard des autres, ce que je ne savais pas avant. J’étais Camille sans bras ni jambe gauche. Dès l’école primaire, j’ai commencé à faire face à de nombreux questionnements, mais sans jamais tomber dans l’intimidation. Je passais des récréations à répondre à des questions. Les jeunes faisaient sans exagérer la file devant moi. Avec du recul, je crois que c’est grâce à cette ouverture et cette curiosité à capter ces malaises, qui m’a permis d’établir un contact avec les élèves rapidement et de briser la glace tout en faisant comprendre ma différence. Au lieu d’être la fille avec un handicap, j’étais Camille.
Avec les adultes, c’était autre chose. Quand je faisais un tour avec mes parents, je remarquais que certaines personnes n’osaient pas du tout me regarder ou même me saluer. Je me demandais souvent, pourquoi? Je sentais un malaise, de la pitié ou de la compassion. J’ai su que j’étais un élément déclencheur. Mon handicap suscite des émotions ou des discussions avec des inconnus. Dans les transports en commun, parfois des gens viennent même vers moi pour se confier sur leurs problèmes. Ce n’est pas tout le monde qui a cette chance, moi, je l’ai.
Aujourd’hui, c’est sensiblement la même chose. Les discussions sont les mêmes, mais je dois avouer que ça me fait très mal de voir autant de personnes mal dans leur peau. Il y a en quelque sorte une vérité qui s’installe avec le temps. La fille battante, qui aime aider est toujours là, mais des fois je suis fatiguée, j’ai mal, je traverse aussi des moments plus difficiles et maintenant, je me laisse plus le temps de vivre ces choses-là et d’en parler aux autres. Finalement, la solution, c’est d’apprendre à s’aimer. On donne énormément d’importance au regard des autres et ça me donne mal au cœur. Concentrez-vous sur ce que vous avez envie de dégager. Soyez fiers, marchez avec la tête haute, ne restez pas isolé avec vos complexes et questionnements. Je terminerais avec ma phrase préférée : faites briller votre différence, car c’est elle qui vous rend unique»
Camille Chai, 32 ans
« L’impression de couler : Entre un sentiment de honte et de culpabilité.
Il y a près d’un an, je me suis retrouvée en plein cœur de l’océan dans l’incapacité d’atteindre la rive.
Un peu comme un non-nageur, tous mes mouvements aussi intenses soient-ils, avaient pour but de me donner cette petite bouffée d’air afin de respirer. À force de me débattre, je me suis épuisée et je me suis retrouvée rapidement dans la noirceur des fonds marins.
Comment me suis-je rendue là? Je savais bien nager avant. Bien en plus.
L’endurance a pourtant ses limites. Quand ça fait deux mois que tu nages à contre-courant sans suivre ton rythme, la ligne d’arrivée devient inaccessible. Tu coules.
Cette longue métaphore d’une ancienne nageuse pour parler du plus grand bleu de ma vie.
Ce bleu, je l’ai eu à 28 ans, sur mon cerveau et je n’étais aucunement préparé.
Mes lumières se sont éteintes pour laisser place à la noirceur complète : insomnie, maux de tête, douleur à la poitrine, ennui, nausée, émotions vives, perte de confiance.
Ma tête roulait à 200 km/h. Incapable de l’arrêter. Ce n’était plus ce fameux hamster, mais une Ferrari…LA MEILLEURE! Perte de contrôle assurée, je me suis accidentée et rendue à l’urgence. Diagnostic: dépression majeure.
Au point où j’en étais rendue, il ne me restait plus beaucoup d’options: psy, antidépresseur, arrêt complet.
Wow. C’est déjà beaucoup, vous allez en convenir. Eh bien, je n’étais pas au bout de mes peines. Se sortir la tête de l’eau, ça prend du temps. Beaucoup de temps.
On apprend tranquillement à flotter sur le dos. Puis, on coule à nouveau, avant de réapprendre à nager, et cette fois-ci, de la bonne façon.
La santé mentale est aussi importante que notre santé physique. Il faut en prendre soin. Oui, la dépression est une réelle maladie. Et vous n’avez pas idée, à quel point ça fait mal. Mais, elle se soigne et ça va passer…
Les vagues vont devenir moins fortes, plus douces, et tu vas redevenir la nageuse d’autrefois. La lumière, tu la reverras. Je te promets. »
Marie-Eve Dusablon
Journaliste au Devoir
@m.eved
Le football n’est pas réservé qu’aux gars… la preuve!
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Merci à l’organisation Jeunesse au Soleil pour leur accueil. Merci à Martin Amiot à la réalisation et à Stéphanie Léonard pour son implication dans la cause!
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PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE-ÈVE DUSABLON
«Je me nomme Alexandrine Hébert, je suis infirmière clinicienne au bloc opératoire et je suis une grande femme. Je mesure 6 pieds!
Vous vous souvenez des photos de classe? Eh bien, j’étais toujours placée à l’arrière ou même à côté du professeur, parce que je faisais la même taille que ce dernier. Pratiquement toute ma vie, j’ai trouvé cet aspect de mon physique déstabilisant. Au primaire, j’étais de la même grandeur que les plus vieux. Au secondaire, quoique je m’affirmais déjà un peu plus, je trouvais ça gênant. J’avais l’impression qu’en raison de ma grandeur, tous les regards étaient portés vers moi. Je me démarquais du lot sans le désirer. Il n’y avait pas une journée, où on ne me faisait pas remarquer que j’étais différente. À quel point j’étais grande! Tous les stéréotypes, je les avais en pleine figure : On me demandait si je jouais au basket-ball, si j’étais mannequin, etc.
C’est vrai que le sport comme le volley-ball m’a permis de mettre à profit ma grandeur et de m’en servir comme une force. Par contre, le travail sur mon estime personnel est venu plus tard dans ma vie. D’accepter et d’être à l’aise que je sois plus grande que la moyenne est survenue à l’âge adulte. Même au CÉGEP, j’avais un certain blocage face à l’idée de me retrouver dans une foule, le fait de me démarquer, ça provoquait chez moi, encore une fois, une forme d’anxiété. J’évitais tout simplement de me lever.
Puis, à force de me faire dire constamment que j’avais tous les atouts pour être mannequin, je me suis dit, pourquoi pas, je vais l’essayer. Je me suis alors retrouvée dans un milieu qui ne correspondait pas du tout à ma personnalité et qui m’a tout simplement créé d’autres problèmes par rapport à mon physique, comme des troubles alimentaires.
Aujourd’hui, je suis plus assumée que jamais. Je porte des talons hauts. La taille de mon partenaire, ça m’importe plus. Tout passe par la confiance et ce que la personne dégage. Je me rends compte en vieillissant qu’il y a vraiment plus que le physique et la grandeur qui définissent une personne. Les gens me regardent et ne voient plus seulement ma grandeur, ils me voient et se disent: wow cette fille semble tellement bien!
Il faut arrêter de se fier à ce que l’on voit sur les réseaux sociaux et suivre les standards de beauté. Ta grandeur, tu ne peux pas la changer, même si tu baisses tes épaules, ça ne changera jamais. Mais, comment tu te sens, c’est ça qui va changer la perception que tu as de toi et aussi celles des autres.»
Alexandrine Hébert, 28 ans
Infirmière clinicienne au bloc opératoire
Instagram : @heblamom