L’hypersexualisation — qu’est-ce que c’est?

L’hypersexualisation — qu’est-ce que c’est?

On en jase...

L’hypersexualisation — qu’est-ce que c’est?

PAR DRE STÉPHANIE LÉONARD

 

Qu’on le veuille ou non, on voit plus d’une dizaine de ces images par jour: dans les publicités, les magazines et les réseaux sociaux, les filles sont présentées dans des poses suggestives, et les garçons, dans des positions plus dominatrices. Ces images ne sont qu’une influence parmi tant d’autres sur la manière dont on perçoit l’apparence et la sexualité de nos jours. Impossible de passer sous silence les Ariana Grande et les Miley Cyrus de ce monde, qui s’exposent peu vêtues et agissent de manière très sexuelle. On ne veut surtout rien enlever à leur talent; on peut aimer ce qu’elles chantent tout en s’interrogeant sur l’image qu’elles projettent et l’impact que cela a sur nous. Le lien entre ces « modèles » et les vêtements pour préadolescents, qui sont maintenant très ajustés et souvent d’allure sexy, est assez facile à faire. Ce n’est certainement pas un hasard si cette industrie génère environ 150 milliards de dollars par année en Amérique du Nord!

 

Ce phénomène inquiétant et néfaste pour l’estime de soi se nomme hypersexualisation; alors qu’on est en pleine construction de son identité à l’adolescence, on « apprend » que des comportements et des attitudes à caractère sexuel nous rendent plus aimables, attirants et en pleine possession de nos moyens.

 

On parle d’hypersexualisation lorsque:

•       la valeur d’une personne est évaluée en fonction de son attrait et de ses comportements sexuels, au détriment de ses autres caractéristiques personnelles;

•       « être sexy » est perçu comme « être physiquement attirant »;

•       une personne est traitée ou perçue comme un objet sexuel à être utilisé par les autres et non comme une personne à part entière;

•       toute forme de sexualité est imposée de manière inappropriée.

 

Les conséquences de l’hypersexualisation

Des études ont démontré que ce phénomène influence négativement la manière dont les filles se perçoivent, et qu’elles développent de faux concepts de la féminité et la sexualité. La jeune fille croit à tort que son rôle est de séduire le sexe opposé, et que le désir qu’elle suscite chez les garçons la définit en tant que femme. Certaines se sentent également obligées de faire des actes sexuels, que ce soit pour plaire aux garçons ou parce que « tout le monde le fait ». De plus, être exposé à des images d’hypersexualisation a été associé à une plus grande insatisfaction avec son corps, une baisse d’estime de soi, des troubles alimentaires et une humeur dépressive. Les garçons ne sont pas à l’abri non plus! Dans leur cas, ils développent des idées inexactes au sujet des femmes, d’eux-mêmes et de la sexualité. Avec les images d’hommes musclés à l’attitude macho qui leur sont présentées comme modèle, les garçons sont non seulement soumis à une forte pression au niveau de l’apparence, mais ils abordent aussi leurs premières relations avec les filles sur de mauvaises bases, croyant qu’ils doivent les traiter comme des objets de plaisir.

 

Comment s’en défaire?

Pour arriver à mieux filtrer les messages erronés auxquels on est soumis, on doit… en parler, pour commencer! Il faut ouvrir la discussion sur l’apparence et la sexualité, se questionner sur le phénomène et identifier les émotions qu’il déclenche en nous. Le fait d’en parler avec nos amis et les membres de notre famille remet les choses en perspective, et bien souvent, on décèle mieux la différence entre ce qui est réel et l’image de la sexualité véhiculée dans les médias. Et comme toujours, lorsqu’on traite d’un sujet émotif, l’important est de rester ouvert d’esprit et de ne pas poser de jugement.

 

À PROPOS       BESOIN D'AIDE       CONTACT      DEVENIR MEMBRE        POLITIQUE

Les standards de beauté féminine, d’une époque à l’autre

Les standards de beauté féminine, d’une époque à l’autre

On en jase...

Les standards de beauté féminine, d’une époque à l’autre

PAR ARIANE BEAUDRY

Cheveux longs, derrière rebondi, contouring… Les standards d’aujourd’hui semblent vouloir qu’on se transforme tous en Kardashian! Pourtant, chaque décennie a laissé sa marque dans l’histoire avec des exigences de beauté bien définies. Offrons-nous un voyage dans le temps pour constater que plus ça change, plus c’est pareil!

 

Les années 1900

Au début du XXe siècle, ce sont les vêtements qui représentent la beauté: on orne les robes de perles, de dentelle et d’accents dorés afin de voler la vedette. On mise également sur la hauteur du côté des coiffures et on s’assure de se tenir très droite afin de dégager raffinement et élégance. Le maquillage, quant à lui, était plutôt synonyme de vulgarité.

@imunlisted

 

1910: La Gibson Girl 

Inspirée d’un dessin réalisé en 1887 par Charles Dana Gibson, la Gibson Girl devient le modèle de toutes les femmes. Tout comme Camille Clifford, actrice belge incarnant le mieux cet idéal de beauté, on souhaite être grande et mince avec des courbes généreuses. L’extravagance est de mise avec des coiffures Pompadour et des robes longues. Le maquillage est toujours laissé de côté… mais plus pour très longtemps!

@thegoldenpast

 

1920: La garçonne

Brûlez ces corsets et cachez ces formes voluptueuses! Le look de rêve est désormais une coupe au carré près des oreilles et une mise en beauté incluant khôl, mascara et rouge à lèvres, ainsi qu’une silhouette androgyne, à l’image de l’actrice américaine Louise Brooks. Certaines vont même jusqu’à aplatir leur poitrine et se mettre au régime et à l’entraînement afin d’atteindre cet idéal. La garçonne fume, conduit et porte des vêtements inspirés de la garde-robe masculine; c’est la première fois que la femme conteste les standards, et pas la dernière!

@classichollywoodportraits

 

1930: Mae West

Bien que le style à la garçonne soit toujours de mise, l’arrivée de l’actrice hollywoodienne Mae West annonce un retour aux formes voluptueuses. C’est également à cette époque qu’apparaissent les premières teintures pour cheveux, ainsi que les premiers congés payés, ce qui amène le port de vêtements décontractés (on pense entre autres aux tenues de tennis).

@harlow_au

 

1940: La femme fatale

Deuxième guerre mondiale oblige, on observe un retour à un style plus traditionnel et une allure plus naturelle. Puisqu’elles doivent travailler dans les usines, les tenues et les coupes de cheveux doivent être plus pratiques qu’élégantes. On rejette également les corps trop maigres; c’est l’une des rares époques où les icônes de beauté, comme l’actrice Rita Hayworth, représentent un idéal atteignable. La fin de la guerre amènera également la disparition des corsets et des gaines; après des années difficiles, la libération arrive enfin!

@goldnageofhollywood

 

1950: Audrey Hepburn et Marilyn Monroe 

Une même décennie, mais deux idoles complètement différentes! D’un côté, Audrey Hepburn représente le summum de l’élégance avec sa silhouette fine, ses vêtements classiques et son maquillage minimaliste. De l’autre, Marilyn Monroe est la pin-up par excellence, ses courbes généreuses, sa chevelure platine, ses lèvres rouges et ses tenues ajustées exsudant la séduction et la sensualité.

@loreleileesdream

 

1960: Le New Age

C’est l’époque de la révolution sexuelle, qui amène avec elle une transformation des exigences de beauté. Encore une fois, deux modèles à suivre: d’une part, on note le retour de la garçonne au look androgyne avec Jean Seberg et Twiggy, qui osent une coupe de cheveux ultra-courte et le pantalon, et d’autre part, on adopte le style sexy et séduisant de Brigitte Bardot et Jane Fonda.

@twiggylawson

 

1970: Entre hippie et disco

Au début des années 70, c’est la mode hippie qui règne: cheveux longs, maquillage minimaliste et vêtements aux couleurs vibrantes sont de mise. La femme brindille est toujours à l’honneur, à tel point qu’on parle de plus en plus d’anorexie dans les médias et que les comprimés amaigrissants, bien que dangereux, gagnent en popularité. Arrive ensuite la vague disco, qui favorise toujours les corps longilignes, ainsi qu’une chevelure bouffante à la Farrah Fawcett.

@evvivaroma

 

1980: Les top models

Linda, Cindy, Naomi, Christy… Les top models arrivent en force, amenant avec elles une obsession de l’entraînement (pensez aux vidéos d’exercice de Jane Fonda). C’est aussi l’apogée des mannequins Playboy; on dit qu’au moins 60% d’entre elles pèsent 15% de moins qu’une femme «normale» de taille identique.

@cindycrawford

 

1990: L’obsession de la minceur

Les nineties, la décennie des extrêmes! La mannequin Kate Moss et son look heroin chic (minceur extrême, peau pâle, traits tirés, formes complètement absentes) font fureur, et les plus grands designers se l’arrachent. L’arrivée de l’actrice américaine Pamela Anderson exagérera encore plus ces standards: il faut toujours être très mince, mais désormais, on veut une poitrine très généreuse. Les augmentations mammaires deviennent donc de plus en plus populaires.

@attractive90s

 

2000: Le retour des mannequins

Corps sculpté, longue chevelure, teint bronzé… Les femmes rêvent toutes de ressembler aux mannequins de Victoria’s Secret! Le look idéal est tape-à-l’œil: accents de fourrure, sourcils fins et bien dessinés, lunettes oversized, spray tan, bijoux colorés, extensions dans les cheveux, paillettes … Bref, go big or go home!

@nad.palvin

 

2010: L’ascension de la chirurgie esthétique

Avec l’arrivée des médias sociaux, on n’a jamais autant recherché la perfection et on ne s’est jamais autant comparé aux autres. On veut maintenant des courbes exagérées, un teint extrêmement bronzé, des sourcils fournis, des lèvres pulpeuses et un corps parfaitement sculpté, tout comme Beyoncé et Jennifer Lopez. D’un autre côté, Instagram amène aussi un retour vers l’authenticité, et les mannequins et blogueuses taille plus n’ont jamais été aussi populaires.

@beyonce

 

À retenir

À chaque époque ses standards: ce qui est in aujourd’hui sera probablement out demain! Le plus important est de s’aimer tel que l’on est, et de célébrer ses bons et mauvais côtés, jour après jour.

À PROPOS       BESOIN D'AIDE       CONTACT      DEVENIR MEMBRE        POLITIQUE