On en jase...

L’hypersexualisation — qu’est-ce que c’est?

Juin 12, 2019

PAR DRE STÉPHANIE LÉONARD

 

Qu’on le veuille ou non, on voit plus d’une dizaine de ces images par jour: dans les publicités, les magazines et les réseaux sociaux, les filles sont présentées dans des poses suggestives, et les garçons, dans des positions plus dominatrices. Ces images ne sont qu’une influence parmi tant d’autres sur la manière dont on perçoit l’apparence et la sexualité de nos jours. Impossible de passer sous silence les Ariana Grande et les Miley Cyrus de ce monde, qui s’exposent peu vêtues et agissent de manière très sexuelle. On ne veut surtout rien enlever à leur talent; on peut aimer ce qu’elles chantent tout en s’interrogeant sur l’image qu’elles projettent et l’impact que cela a sur nous. Le lien entre ces « modèles » et les vêtements pour préadolescents, qui sont maintenant très ajustés et souvent d’allure sexy, est assez facile à faire. Ce n’est certainement pas un hasard si cette industrie génère environ 150 milliards de dollars par année en Amérique du Nord!

 

Ce phénomène inquiétant et néfaste pour l’estime de soi se nomme hypersexualisation; alors qu’on est en pleine construction de son identité à l’adolescence, on « apprend » que des comportements et des attitudes à caractère sexuel nous rendent plus aimables, attirants et en pleine possession de nos moyens.

 

On parle d’hypersexualisation lorsque:

•       la valeur d’une personne est évaluée en fonction de son attrait et de ses comportements sexuels, au détriment de ses autres caractéristiques personnelles;

•       « être sexy » est perçu comme « être physiquement attirant »;

•       une personne est traitée ou perçue comme un objet sexuel à être utilisé par les autres et non comme une personne à part entière;

•       toute forme de sexualité est imposée de manière inappropriée.

 

Les conséquences de l’hypersexualisation

Des études ont démontré que ce phénomène influence négativement la manière dont les filles se perçoivent, et qu’elles développent de faux concepts de la féminité et la sexualité. La jeune fille croit à tort que son rôle est de séduire le sexe opposé, et que le désir qu’elle suscite chez les garçons la définit en tant que femme. Certaines se sentent également obligées de faire des actes sexuels, que ce soit pour plaire aux garçons ou parce que « tout le monde le fait ». De plus, être exposé à des images d’hypersexualisation a été associé à une plus grande insatisfaction avec son corps, une baisse d’estime de soi, des troubles alimentaires et une humeur dépressive. Les garçons ne sont pas à l’abri non plus! Dans leur cas, ils développent des idées inexactes au sujet des femmes, d’eux-mêmes et de la sexualité. Avec les images d’hommes musclés à l’attitude macho qui leur sont présentées comme modèle, les garçons sont non seulement soumis à une forte pression au niveau de l’apparence, mais ils abordent aussi leurs premières relations avec les filles sur de mauvaises bases, croyant qu’ils doivent les traiter comme des objets de plaisir.

 

Comment s’en défaire?

Pour arriver à mieux filtrer les messages erronés auxquels on est soumis, on doit… en parler, pour commencer! Il faut ouvrir la discussion sur l’apparence et la sexualité, se questionner sur le phénomène et identifier les émotions qu’il déclenche en nous. Le fait d’en parler avec nos amis et les membres de notre famille remet les choses en perspective, et bien souvent, on décèle mieux la différence entre ce qui est réel et l’image de la sexualité véhiculée dans les médias. Et comme toujours, lorsqu’on traite d’un sujet émotif, l’important est de rester ouvert d’esprit et de ne pas poser de jugement.

 

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